Latour met en échec les sprinteurs

Pierre Latour s'impose à Juvigné lors de la première étape en ligne.

La victoire du Français Pierre Latour (TotalEnergies) a ravi le public. Et ceci pour au moins deux bonnes raisons. La première se rapporte au tempérament du coureur, combattif, ne rechignant jamais aux efforts, un attaquant comme on les aime. La seconde raison de se réjouir a paradoxalement trait aux difficultés, aux doutes même, traversés par le coureur ces derniers mois. A Juvigné, Pierre Latour signe sa 7e victoire professionnelle, près d’un an et demi après avoir levé les bras au Rwanda. A Juvigné, on a assisté à la renaissance de Latour.

Cette première étape de 166 km courue sous une chaleur accablante (30° au plus fort de l’après-midi) voit rapidement quatre coureurs prendre la poudre d’escampette. Il s’agit de Kenny Molly et Célestin Guillon (Van Rysel Roubaix), Lenaïc Langella (CIC U Nantes) et Clément Izquierdo (Cofidis). Très vite, le peloton adopte un train de sénateur, contenant l’écart à moins de 4 minutes maximum. Sur le circuit final, les choses s’emballent et les échappées se font rejoindre un à un. Izquierdo est le dernier à se faire rattraper, Molly chute malheureusement dans une descente du circuit, Langella consolide son maillot à pois et Guillon se fait plaisir sur des routes qu’il connaît bien. Derrière, le peloton s’agite. Tour à tour, Venturini, De Marchi, Chaussinand, Papon et quelques autres essaient de filer à la faveur des difficultés. Sans réussite. Dernier tour, dernière bosse, le moment précis où dans son style reconnaissable, Pierre Latour s’inflige un violent effort. Très vite, il prend dix mètres, puis cinquante. Une dernière descente à négocier, le peloton aux trousses. La ligne d’arrivée en vue, Pierre Latour donne désormais tout ce qu’il a et conserve trois précieuses secondes sur un peloton emmené par un des favoris du jour, Biniam Girmay.

Au classement général, Pierre Latour, 71e du prologue, remonte à la 20e place, 14 secondes derrière le leader Thibaud Gruel. Le vainqueur du prologue a passé une journée plutôt tranquille dans la première partie de peloton. Demain, le menu proposé sera autrement plus corsé. Et un certain Benoit Cosnefroy, en embuscade à trois secondes, pourrait faire parler de lui… Les coureurs auront près de 3 560 mètres de dénivelé positif pour s’expliquer.